Marie Brassard est auteure, metteure en scène et actrice. En 2001, après avoir travaillé en étroite collaboration avec Robert Lepage pendant plus de quinze ans au théâtre et au cinéma, elle créait son premier spectacle solo, Jimmy, créature de rêve, dans le cadre du Festival TransAmériques. L’immense succès remporté par cette œuvre l’incita à fonder sa propre compagnie de production, Infrarouge, dont elle assume la direction artistique, et à amorcer une carrière solo. Depuis, travaillant en étroite collaboration avec des musiciens et artistes visuels, elle crée des spectacles aux atmosphères surréelles où la vidéo, la lumière et le son occupent une place royale.
Après Jimmy, il y a eu d’autres spectacles : La noirceur (2003), Peepshow (2005), The Glass Eye (2007), L’invisible (2008), Moi qui me parle à moi-même dans le futur (2010) et Trieste (2013). En 2015, recréait son solo Peepshow, mettant en scène l’actrice de cinéma Monia Chokri. Dans ces pièces, elle poursuit ses expériences technologiques, en explorant les manières possibles d’utiliser le son et la lumière au théâtre. Ses pièces, proposées en langue française ou anglaise, ont été présentées et accueillies chaleureusement dans une vingtaine de pays en Amérique, en Europe, en Asie et en Australie et dans de nombreuses villes dont Paris, Bruxelles, Londres, Dublin, Berlin, Vienne, Lisbonne, Madrid, Milan, Oslo, Stockholm, Tokyo, New York, Mexico, ainsi qu’à Sydney et Melbourne, dans des endroits tels que le Théâtre de l’Odéon à Paris, le Barbican Center à Londres, le Haus der Berliner Festspiele et la Sophiensaele à Berlin, le Halle G im Museums Quartier et le Brut im Künstlerhaus à Vienne et le Kulturhuset de Stockholm Le Studio de l’Opéra de Sydney et Le Malthouse, Merlyn Theatre à Melbourne.
En 2013, à l’invitation de Sophie Cadieux qui a initié ce projet, elle a réalisé un collage de textes de l’auteure Nelly Arcan, qu’elle a mis en scène à Espace GO, La fureur de ce que je pense. La pièce met en vedette six actrices et une danseuse. Ce spectacle qui a remporté un très grand succès a été repris dans une production d'Infrarouge au printemps 2017 et présenté devant des salles combles à Ottawa (CNA), Québec (Carrefour international-Grand Théâtre de Québec) et Montréal (FTA-Usine C). En avril 2018, la pièce a été présentée à Madrid, au fameux Teatro Espanol, puis à l’automne, à Limoges au Festival des Francophonies en Limousin, puis à Amsterdam, au Stadsschouwburg (ITA-Rabozaal).
Marie Brassard a par la suite signé la mise en scène de ce spectacle dans sa version japonaise à Tokyo. Produite en collaboration avec PARCO, cette pièce, dont la première a eu lieu au Galaxy Theatre le 4 novembre 2017, y a tenu l’affiche pendant trois semaines, puis, elle a été présentée en tournée à Hiroshima, Kitakyushu, Kyoto et Toyohashi.
Entre 2018, elle a initié le travail sur un spectacle solo qui se déclinait en deux temps. Élaboré lors de résidences, d’abord à Marseille au centre Montevideo, puis, au Göteborg Dance and Theatre Festival en Suède, dans le contexte d’une résidence au Vitlycke Centre for Performing Arts, ce nouveau spectacle solo a été décliné en deux temps. Le premier segment de ce projet, intitulé Introduction à la violence, a été développé en compagnie des artistes Antonin Sorel, Alexander MacSween, Sabrina Ratté et Mikko Hynninen. La première a eu lieu au printemps 2019, à l’usine C, à Montréal.
Au printemps 2021, en pleine pandémie, elle dirigeait à distance une équipe japonaise dans le tournage de films à Tokyo, Kinosaki et Toyooka, près de la mer du Japon. Ce travail a été intégré à la version finale de ce spectacle intitulé Violence qui a depuis été présenté à Montréal, Ottawa, Athènes et Guadalajara.
Elle est présentement en pré-production pour son premier long-métrage, film intitulé Le train, dont elle a écrit le scénario et qu’elle réalisera à l’été 2024.
Depuis quelques années, Marie Brassard s’adonne également à la mise en scène et à la dramaturgie de la danse. Elle a créé deux spectacles en collaboration avec la chorégraphe et interprète Sarah Williams, Moving in this World (2014), qui a été présenté à Montréal, à Potsdam et à Madrid, États de Transe (2013), présenté in situ à la Fonderie Darling, et chorégraphié un solo pour elle dans le triptyque Ici est toujours ailleurs (2010). Elle a également élaboré avec la danseuse et chorégraphe Anne Plamondon son solo Les mêmes yeux que toi (2012), présenté à Montréal et en tournée au Québec et aussi agi à titre de metteur en scène pour Mécaniques Noctures (2017). Elle a dansé pour Isabelle Van Grimde (Perspective Montréal et Le corps en question), agi à titre de conseillère artistique pour Dana Gingras et Animals of Distinction (Another) et collaboré de différentes façons et à différents degrés avec les chorégraphes Anne Thériault, Annik Hamel, Jane Mappin, et Karine Denault.
Elle fait aussi du cinéma, à l’occasion. Elle a joué dans les films de Robert Lepage, Michael Winterbottom, Guy Maddin, Érik Canuel, Ryan McKenna, Matthew Rankin, Denis Côté, Sophie Deraspe et Stéphane Lafleur, entre autres.
En 2016, elle était décorée de l’Ordre des Arts et des Lettres du Québec, distinction honorifique soulignant son apport exceptionnel au milieu artistique québécois.
Tout récemment, elle recevait le prix Siminovitch 2022, le prix le plus prestigieux au Canada, pour la nature innovatrice de son travail de mise en scène.